– “Ces gens-là” est une chanson écrite et interprétée par Jacques Brel, produite par Barclay, et publiée en 1965 par les éditions Pouchenel à Bruxelles.
– La chanson parle du désespoir d’un amour impossible. C’est une chanson très sombre, en forme d’invective, avec des paroles corrosives, et une mélodie lente et répétitive à 3 temps.
– Le narrateur prend à témoin un tiers (un certain “Monsieur”) et décrit les différents membres d’une famille, dont l’existence est particulièrement médiocre et mesquine. Il critique particulièrement leur immobilisme (qui contraste avec le mouvement qu’il crée en les éloignant de lui).
– Cette chanson reprend le principe de vérité progressive de Brel que l’on retrouve dans plusieurs de ses œuvres, comme “Les Bourgeois”, “Mathilde”, ou “Regarde bien petit”. En effet, l’énumération se termine par la fille, la belle Frida qu’il aime à la folie, et dont l’amour est réciproque, mais dont la famille ne permet pas le mariage, considérant que le prétendant n’en est pas digne, ce qui peut expliquer finalement son hostilité à leur égard.
– Cette subjectivité du narrateur, qui pourrait biaiser son jugement, a été confirmée par Brel, qui l’a qualifié de ” faux témoin ” dans un entretien avec Dominique Arban, sans toutefois rejeter la justesse de la critique qu’il fait de la petite bourgeoisie.
– La chanson se termine par la résignation du narrateur qui, visiblement pas dupe de la promesse que lui fait Frida de ” partir ” pour le ” suivre “, prend congé de son interlocuteur et lui annonce qu’il doit rentrer chez lui.
– Vocalement, l’interprétation commence modérément mais s’amplifie progressivement, pour finir par exploser lorsque le narrateur évoque Frida, traduisant ainsi sa passion pour elle, qui contraste avec la phase de résignation qui suit et sur laquelle se termine la chanson.
– Selon son accordéoniste Jean Corti, Brel s’est probablement inspiré d’une famille réelle pour décrire les personnages de cette chanson.
– Cette chanson a été popularisée en France par l’interprétation de Georges Brassens, notamment lors de ses concerts à l’Olympia en 1965 et 1966.
– La chanson a également été reprise, entre autres, par Jacques Higelin.