Quels sont les temps forts de la carrière musicale de Lisa Marie Presley ?

La vie n’est pas un long fleuve tranquille. C’est au mieux un long voyage tourmenté sur la rivière du temps, dont le flux incessant nous précède et nous survit.

Chaque matin nous délivre son flot de nouvelles où l’on retrouve entremêlés des instants parfois heureux, souvent tragiques. Ce fut encore le cas ce matin, 13 janvier 2023, lorsque nous avons appris le décès inopiné de Lisa Marie Presley, âgée de seulement 54 ans.

Lisa Marie Presley était la fille unique du King, Elvis Presley, décédé en août 1977. Après la mort des parents d’Elvis, Lisa devint l’unique héritière du patrimoine de son père, dont elle céda 85% au fondateur de SFX Entertainment, Robert F.X. Sillerman, en décembre 2004.

Jusqu’à ce matin, je n’avais de Lisa Marie Presley que l’image de la fille de son père, celle de la personnalité qu’on citait davantage pour des histoires de coeur et de croyance que pour sa production musicale.

Côté coeur, elle fut en deuxièmes noces la très médiatisée épouse de Michael Jackson. Leur première rencontre datait de 1975. Lisa Marie Presley, alors âgée de sept ans, assistait à l’un de ses concerts à Las Vegas. Leur relation amicale puis amoureuse démarra quant à elle en 1992. Ils furent mariés de 1994 à 1996. Elle fut aussi brièvement l’épouse de l’acteur Nicolas Cage, en 2002. Leur union dura 100 jours. Elle se maria une quatrième fois, avec le guitariste et producteur Michael Lockwood, en 2006, dont elle divorça finalement en 2021, après cinq ans de procédure. Elle déclara avoir demandé la protection de leurs enfants en 2017, après avoir découvert des centaines d’images à caractère pédophile sur l’ordinateur de son mari… Après la mort d’Elvis, elle avait elle-même été victime des abus du compagnon de sa mère, Michael Edwards, entre l’âge de 12 et 15 ans.

Les médias accordèrent par ailleurs une large couverture à son implication dans l’église de la Scientologie, qu’elle quitta en 2014 (sa mère Priscilla Presley en ferait encore partie).

Son drame personnel le plus intense fut sans nul doute le suicide de son fils Benjamin Storm Keough, enfant de son premier mariage avec le musicien Danny Keough. Du propre aveu de sa mère, il était le “portrait tout craché de son grand père”. À l’âge de 17 ans, il avait signé un contrat de 5 millions de dollars avec Universal pour l’enregistrement de 5 albums mais n’était apparemment jamais entré en studio… L’ombre du King fut trop lourde à porter. Benjamin Keough se donna la mort en juillet 2020. Il était âgé de seulement 27 ans. Il est enterré dans le Mediation Garden de Graceland.

Lisa Marie Presley and her son Benjamin Storm Keough
Lisa Marie Presley et son fils Benjamin Storm Keough – Source: Flickr

Et ce matin de janvier 2023, la nouvelle tomba: Lisa Marie Presley est décédée le 12 janvier, d’une crise cardiaque, quelques jours avant son 55ème anniversaire.

La renommée ne préserve en rien des affres du destin.

Et bien tristement les médias ont tendance à créer une image partielle de l’objet de leur couverture. La vie de Lisa Marie Presley ne fit pas exception à cette règle pour le moins cruelle. C’est donc en me plongeant dans sa biographie que j’ai découvert qu’elle ne fut pas que la fille du King, l’épouse médiatisée de Jackson et Cage ou une ex-adepte de la Scientologie. Elle fut aussi une musicienne de talent, (co)auteure-compositrice-interprète de trois albums salués par la critique: To Whom It May Concern, sorti en 2003; Now What, sorti en 2005 et Storm & Grace, sorti en 2012.

J’ai écouté ce matin les titres les plus populaires de son répertoire. J’ai découvert une interprète de talent, à la voix profonde, dont les morceaux aux sonorités tantôt blues-rock tantôt country-americana me firent parfois penser à des titres de Melissa Etheridge, Alanis Morissette ou Texas.

Je vous propose d’écouter trois chansons, une par album: Lights Out, extrait de To Whom It May Concern, qui fut classé 18ème du Billboard Hot Adult Top 40 en 2003. Shine, avec la participation de Pink, extrait de Now What (2005). Et enfin, dans un autre registre, Storm & Grace, plage titulaire de son dernier album, sorti en 2012, sur une musique de Richard Hawley, guitariste du groupe britannique Pulp.

Storm & Grace, Tempête et Grâce, ce sont deux mots qui résument sans doute parfaitement la vie agitée, tragiquement écourtée, de celle que l’histoire retiendra avant tout comme la fille d’une Légende, l’ayant sans doute privée d’écrire comme elle l’aurait souhaité sa propre destinée.

En 2018, dans le cadre d’une compilation de hits d’Elvis sortie par RCA Records et Legacy Recordings, elle enregistrait un duo virtuel avec son père, Where No One Stands Alone. Nous allons conclure cet article en écoutant cette chanson.

RIP Lisa.

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