Emmené par un riff de piano électrique imparable, le morceau What’d I Say de Ray Charles est né d’une improvisation en fin de concert, un soir de décembre 1958. La réponse du public fut telle que Ray Charles décida d’approfondir la composition de ce qui allait devenir l’un de ses plus grand hits, considéré comme le titre fondateur de la musique soul, au croisement du gospel et du blues. Il fallut attendre février 1959 pour que What’d I Say soit enregistré sur un huit pistes dans le studio du label Atlantic. Etant donné le fait que le morceau durait à l’origine plus de sept minutes, il fut divisé en deux parties, pressées sur les deux faces d’un même vinyl. What’d I Say Part I et What’d I Say Part II. Il va sans dire que de nombreux DJs retournèrent le disque pour jouer les 2 parties à la suite l’une de l’autre. Les paroles, au thème osé pour l’époque, firent polémique et la chanson enflamma les passions par ses vocalises lascives qui ne pouvaient laisser personne indifférent. Elle inspira des générations de musiciens. Citons entre autres les Beatles qui choisirent d’entamer chacun de leurs concerts à Hambourg par What’d I Say. Lennon déclara que le riff d’ouverture de la chanson donna naissance aux morceaux amorcés par des riffs de guitare. Mick Jagger interpréta ce titre lors du premier concert qu’il donna avec le groupe qui allait devenir les Rolling Stones. Il est rare de voir un single qui aura tant fait l’unanimité, pendant des décennies. En souvenir de l’origine impromptue du morceau, Ray Charles en fit le titre de clôture de chacun de ses concerts.